C’est une drôle de coïncidence. Vendredi 22 mai, le journal scientifique The Lancet publie une des plus grandes études mondiales jamais réalisées sur l’hydroxychloroquine, montrant son inefficacité et sa dangerosité dans le traitement du Covid-19dans le sillage d’autres publications, de moindre envergure, aboutissant à des conclusions simlaires.

Le lendemain, le Conseil indien de la recherche médicale accrédite lui son efficacité. Samedi 23 mai, le plus haut organe scientifique indien a en effet validé l’emploi de la molécule comme traitement préventif du virus. Il a même recommandé d’en augmenter l’utilisation et de l’administrer à tout le personnel soignant ainsi qu’aux forces de police.

Controverse scientifique

Cette décision, à rebours des tendances mondiales, a surpris de nombreux scientifiques. « L’étude de The Lancet montre, sans l’ombre d’un doute, que l’hydroxychloroquine fait plus de mal que de bien. Ils veulent rassurer la population, mais cela peut être dangereux ! Cette molécule augmente les chances de mourir du virus et les complications cardiaques », estime le docteur Shriprakash Kalantri, directeur du Mahatma Gandhi Institute of Medical Science, dans le Maharashtra.

De plus, les trois études citées par le Conseil indien et sur lesquelles il base ses recommandations n’ont pas été publiées et portent sur un très faible échantillon de malades, regrette le médecin.

L’Inde, principal producteur du médicament, a déjà fourni 446 millions de comprimés d’hydroxychloroquine à 33 pays et prévoit d’augmenter sa production dans les mois à venir.

RFI: correspondant en Inde, Côme Bastin

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici