Sankadiokro, localité relevant de la sous-préfecture de Yakassé-Féyassé et située à 12 km au nord d’Abengourou, à l’Est de la Côte d’Ivoire. A un kilomètre à la sortie nord de ce gros bourg peuplée d’environ 10 000 âmes, de nombreuses femmes s’activent au quotidien dans un endroit soigneusement dégagé en bordure de l’axe Abengourou-Agnibilékrou. Ces femmes regroupées en coopérative dénommée « Coopérative de Gloire de Sankadiokro » ont décidé de s’intéresser à la transformation du manioc pour en faire de l’attiéké, ‘’le garba ivoirien’’, dont la consommation est prisée dans le pays et au-delà. Trois fois dans la semaine, ce sont d’importantes quantités d’attiéké qui sont livrées sur le marché local d’Abengourou et sur celui d’Abidjan à partir de cette coquette localité. Permettant ainsi à ces femmes de faire reculer ainsi les limites de la pauvreté. A leur tête, dame Agnini Ama Delphine, la quarantaine révolue. Cette agricultrice a décidé d’organiser les femmes de Sankadiokro dès son retour à la terre en 2003. Et ce, après avoir échoué à deux reprises au baccalauréat probatoire en classe de 1ère. De 23 membres au départ, le nombre des membres de cette coopérative de femmes a accru pour atteindre le nombre de 47 membres à ce jour. « Notre coopérative fonctionne comme une entreprise » explique Agnini Ama Delphine. De fait, la ‘’Coopérative de Gloire de Sankadiokro’’ a instauré un système de fonctionnement qui procure des revenus aux membres à plusieurs niveaux. Lesquels membres disposent chacun d’un compte bancaire. A amont, on trouve un premier groupe de femmes chargées de produire du manioc. Ce sont elles qui approvisionnent la coopérative à partir de leurs plantations. Ensuite, à un deuxième niveau, se trouve un autre groupe de femmes chargées elles, d’éplucher le manioc et de le regrouper à un endroit. Elles sont payées au quotidien en fonction de la quantité de manioc épluchée. Une cuvette épluchée équivaut à 100 F. Le manioc est ensuite passé à la broyeuse. Une machine offerte par l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire et installé dans un local affrété pour l’occasion. Le manioc ainsi transformé, est essoré et tamisé par un autre groupe de femmes rémunérées elles aussi, en fonction de leur rendement. Et ce, à raison de 300 F la cuvette. La cuisson de l’attiéké est par la suite soumise aux soins de celles commises à cette tâche. Le produit ainsi fini est empaqueté et se retrouve dans de nombreux lieux de vente du pays appelé ‘’ Garbadrome’’.  « A chaque livraison, nous chargeons généralement les camions de 5 tonnes. Et dans la semaine nous faisons trois livraisons. Le panier est vendu à 3000 F l’unité. » a expliqué la présidente de la coopérative.

Zéphirin NANGO

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