Des manifestants brandissent des pancartes à côté de l’aéroport de Gatwick, au sud de Londres, le 12 juin 2022, pour manifester contre l’intention du gouvernement britannique d’expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda. © AFP/Niklas Halle’n

« C’est le vol qui fait honte au Royaume-Uni », titre le quotidien londonien The I, alors que le Times donne la parole aux prélats de l’Église anglicane qui dénoncent « la politique immorale des expulsions », une politique qui « devrait nous faire honte en tant que nation ». Ce « premier vol d’expulsion est rendu possible après le rejet hier par la Cour d’appel d’un recours lancé par des organisations caritatives », explique de son côté le Guardian qui souligne néanmoins qu’un autre recours devrait être aujourd’hui entendu par la Haute Cour, « laissant planer la possibilité d’une annulation de ce premier vol ».

Une « politique d’expulsion également condamnée par les Nations Unies », rapporte de son côté El Pais. Le HCR, l’agence onusienne pour les réfugiés, dénonçant le « risque d’envoyer au Rwanda des personnes susceptibles d’être persécutées ». « Même le prince Charles, l’héritier du trône britannique, a condamné le projet comme étant « épouvantable », dit Le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui souligne qu’en expulsant les migrants illégaux vers le Rwanda, Boris Johnson tente « de complaire à son camp conservateur en dissuadant les clandestins d’entrer illégalement au Royaume-Uni », l’un de leurs principaux chevaux de bataille. S’il n’est pas annulé, « le vol décollera ce soir à 22h30, d’une base militaire aérienne avec à son bord seulement 7 personnes originaires d’Irak, d’Albanie et de Syrie », note le tabloïd Metro, alors « que 130 personnes figuraient sur la liste initiale ». C’est « une farce », raille le Daily Mail, qui est l’un des rares quotidiens à soutenir ces expulsions. 

Londres défie l’Europe en déchirant le protocole nord-irlandais

La presse européenne tire à boulets rouges contre cette nouvelle « remise en cause unilatérale du protocole nord-irlandais », le statut post-Brexit de l’Irlande du Nord. « Un Johnson désespéré pousse Bruxelles dans le piège de l’Irlande du Nord », titre Die Welt qui dénonce « la volonté des Britanniques de démanteler les normes européennes ». « La Grande-Bretagne viole ses obligations internationales », fustige le Frankfurter Allgemeine Zeitung, alors qu’El Pais accuse Boris Johnson de « céder à l’aile dure du parti conservateur », afin « de camoufler ses propres problèmes sur la scène intérieure ».

En présentant un projet de loi « qui annule certaines des règles commerciales post-Brexit du protocole nord-irlandais », le Premier ministre britannique « entend balayer une grande partie des contrôles douaniers dans la zone et supprimer également le rôle de surveillance de la Cour de Justice de l’UE », explique le Suddeutsche Zeitung. « Une honte » pour un pays qui se targue d’avoir inventé l’état de droit », raille un député européen. « L’Union européenne menace d’engager une action en justice », assure le Financial Times. « Londres risque de se voir infliger des amendes illimitées », souligne le Times, alors que le Guardian redoute le « déclenchement d’une guerre commerciale avec l’UE », dès que le projet de loi sera entériné.

Le pétrole permet à la Russie de poursuivre sa guerre meurtrière en Ukraine

Malgré les sanctions occidentales, « les revenus pétroliers de la Russie sont en très forte augmentation », dit le New York Times qui cite une étude d’un centre de recherche finlandais qui met avant « des chiffres records ». Durant les 100 premiers jours de sa guerre contre l’Ukraine, « la Russie aurait ainsi exporté pour 93 milliards d’euros de pétrole, de gaz et de charbon », car la « diminution en volume des exportations est plus que largement compensée par la flambée des prix ».

« La Russie gagne des milliards en vendant du pétrole et du gaz notamment à l’Allemagne », pointe du doigt le Times qui chiffre à plus de 12 milliards d’euros les versements de Berlin à Moscou, ce qui fait toujours de l’Allemagne « le principal client de Poutine ». Même si l’embargo européen se met progressivement en place, « Poutine peut continuer à faire la guerre », se désole le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « quiconque pense qu’il devra bientôt céder se trompe ».

Les millionnaires russes continuent à fuir le pays

« Plus de 15 000 millionnaires devraient quitter la Russie en 2022 », titre le Guardian qui se base sur des analyses de « données migratoires d’une société londonienne spécialisée dans la mise en relation des super-riches avec les pays qui vendent leur citoyenneté », qui permettent l’achat de passeports. « Les personnes fortunées sont généralement les premières à partir, précédant souvent l’effondrement de leur pays », explique encore le Guardian qui souligne qu’un grand nombre de ces millionnaires devraient s’installer dans « les 3 M » que sont « Malte, Maurice et Monaco ».

Source: Opéra News

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici